On prend la route vers 8h pour l’est du Rwanda après un petit-déjeuner très bof à l’hôtel. Une chance, on a fait le plein de gâteaux hier après-midi :) On se perd encore une fois sur les grands boulevards des beaux quartiers de Kigali et on finit par demander la direction de l’aéroport à un passant qui attend sur le bord de la route.
Comme ça a l’air compliqué à expliquer et que c’est son chemin, on embarque notre sympathique rwandais jusqu’à la sortie de la ville, toujours un peu anxieux qu’une de nos blattes décide de se montrer au même moment …
Alors qu’on pense être enfin sur la bonne voie, on se perd à nouveau. Décidément, se diriger dans Kigali demande un sens de l’orientation très développé parce que les cartes ne sont malheureusement d’aucune utilité :) On revient sur nos pas et, après quelques tentatives à droite, à gauche, on trouve enfin la Kayonza Road.
Deux heures plus tard d’un trajet assez monotone et sans grand intérêt, à peine perturbé par un contrôle de police, on bifurque sur une piste de terre rouge menant tout droit à la porte du parc, à 37 ou 28 km selon les pancartes qui se suivent mais ne se ressemblent pas ! En tout cas, voilà qui devrait devenir nettement plus marrant :)
Les paysages qui défilent sous nos yeux sont étonnamment secs par rapport au reste du pays. Ici, point de végétation luxuriante mais une ambiance digne d’un western. Il manquerait plus que les euphorbes de Mweya pour compléter le décor !
On passe la première frontière du parc sans s’arrêter. Le quartier général est en réalité à plusieurs kilomètres plus loin. On y est accueilli par 2 rwandais moyennement souriant. On remplit les papiers d’usage et on règle 220$ pour les 3 jours et les 2 nuits que nous passons ici.
On constate que malgré nos mails à African Parks qui gère maintenant l’Akagera, personne ne nous attendait aujourd’hui et qu’il n’est surtout pas possible d’avoir de l’eau dans le camp situé le plus au nord, sur les collines de Mutamba. Flûte, on a laissé tous nos bidons vides à Kigali …
Le responsable nous indique également que le camp situé sur les bords du lac au sud n’est pas utilisable à cause des éléphants qui ne s’entendent pas très bien avec les campeurs. Bref, il nous reste soit le camp juste en dessous du quartier général, soit Mutamba sans eau.
On choisit Mutamba et on remplit les 3 seuls bidons de 5 litres qu’il nous reste. Au pire, on a des réserves d’eau potable, il faudra juste réussir à se laver le plus économiquement possible … Pis d’abord, on est des aventuriers alors même pas peur !
Pour finir de nous convaincre qu’on a pris la bonne décision, on apprend que les animaux se trouvent plus au nord en ce moment parce que les herbes sèches ont été brulées et que la nourriture est de nouveau disponible.
Avant de partir, on s’arrête au lodge pour manger un morceau. Le bâtiment, rénové récemment est étonnamment stalinien :) C’est grand et c’est vide même si une famille profite de la piscine à l’extérieur. En attendant nos sandwiches, on discute avec le barman qui nous demande si nous « aimons le Rwanda autant que Nicolas Sarkozy ». On s’attendait pas à parler politique, là tout de suite maintenant, alors qu’on meurre de faim … On sait que les relations entre la France et le Rwanda ne sont pas au beau fixe depuis le génocide et que c’est notre ancien président qui a renoué le dialogue. Mais comme on est pas trop sur du sens de la question, on botte en touche … Le barman insiste un peu et évoque le rôle de Juppé, puis celui du juge Bruguière avec quelques sous-entendus et sourires convenus. La situation est curieuse mais pas si inintéressante !
On discute ensuite de la guerre. Notre barman avait 6 ans lors de ces événements tragiques mais il se referme d’un coup dans sa coquille nous disant clairement qu’il n’aime pas en parler … Et puis, les sandwiches arrivent enfin, clôturant ce drôle de dialogue :)
Après manger, on se met en route pour Mutamba situé à 3h d’ici. Suivant les conseils glanés à la réception du parc, on emprunte la route de la montagne et non celle longeant les lacs en bas. Trop de tsé-tsé :)
On verra quasiment aucun animal jusqu’à la colline où nous plantons notre tente. Ici, on est à presque 2000m d’altitude et il fait un vent à décorner les buffles mais la vue sur les montagnes devant et sur les marais à gauche est simplement spectaculaire.
Avant la nuit, on fait un petit tour dans les environs. Vu l’état des pistes, notre ambition se limite au view point de Kajumbura situé à l’est du camp. On croise quelques antilopes dont la fameuse rouanne, un buffle et quelques zèbres … et il faut déjà rentrer.
Le vent semble se calmer doucement … On va pouvoir profiter de la pleine lune dehors en avalant un bon bol de soupe !
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