« I wanna be free from all this politics
I wanna be free from all this politicians
I wanna be free from
all this corrupt monster eyes »
Femi Kuti, I wanna be free

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La suite de notre parcours prévoit que nous regagnons la Tanzanie. L’état de la B8 nous ayant laissé un assez mauvais souvenir, nous avons opté pour un plan B nous faisant traverser le Burundi sur des routes plus asphaltées.

Nous avons prévu l’affaire depuis Kigali où nous nous sommes rendus à l’ambassade du Burundi pour obtenir un visa de transit (40 USD pour 3 jours). On apprendra plus tard que ce visa est aussi délivré aux frontières mais qu’il faut ensuite régulariser sa situation à Bujumbura si le séjour dure plus longtemps.

Aller à l’ambassade du Burundi nous a aussi permis de prendre la température par rapport aux événements qui secouent actuellement le pays et vérifier que la situation nous permet bien d’envisager sa traversée. Le personnel de l’ambassade accepte de nous faire les visas immédiatement et discute avec nous des problèmes politiques de cette région de l’Afrique, nous rappelant que le Rwanda est en train de suivre la même dérive.

A l’heure actuelle, les manifestations contre le 3e mandat du président burundais se limitent aux quartiers universitaires de Bujumbura, dans le sud de la capitale. Soigneusement évités, le reste de la traversée sera sans danger.

Nous quittons Butare en début de matinée. La frontière se situe à seulement 30 mn d’ici. A notre arrivée, il n’y a pas grand monde, c’est un petit poste assez paisible. On s’acquitte des formalités côté Rwanda et on passe au Burundi. L’accueil est plutôt sympa et les démarches très simples : seul le visa que nous avons déjà est demandé, l’import temporaire de la voiture étant gratuit sous réserve d’avoir déjà une assurance ce qui est notre cas.

A la barrière, on embarque un policier qui a besoin de rejoindre un village à quelques kilomètres, ce qui facilite encore plus notre passage et nous épargne tout autre contrôle supplémentaire :))

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On avance sur une route de montagne plutôt sinueuse, traversant de nombreux villages. Les policiers sont assez présents mais, à la différence du Rwanda, ne nous arrêtent jamais !

On atteint Bujumbura vers 11h30. A la radio, on écoute I wanna be free de Femi Kuti, il vaut sans doute mieux éteindre et nous concentrer sur le trajet ;-) Afin d’éviter les manifestations et la répression policière, notre plan était simple : on entre, on tourne à gauche, on sort. Sauf qu’il n’y a pas d’indications, qu’on se perd presque immédiatement et qu’on s’est dirigé tout droit dans les quartiers agités.

Nous voilà donc avec notre plan en main, les policiers à droite et les manifestants à gauche, cherchant une issue parmi les rues barrées. On demande de l’aide tantôt à la population témoin des événements, tantôt aux policiers, tantôt aux manifestants eux-mêmes. Tous nous aident mais on ne parvient pas à sortir du quartier.

On décide de revenir sur nos pas pour gagner l’office de tourisme dans l’espoir de trouver un plan détaillé et une bonne idée. On nous explique que la route que nous cherchons pour aller en direction du Sud du pays est juste devant le bâtiment ! On retente notre chance et cette fois, ça passe. Les manifestants ont été évacués par la force ce qui n’est pas nécessairement une bonne nouvelle :(

On longe maintenant le lac Tanganyika, sur une route confortable jusqu’à la région de Kabezi où un éboulement bloque le passage des voitures. On est à l’arrêt jusqu’à l’arrivée des pelleteuses qui pourront dégager la route. On se gare et on va voir. La vie s’organise autour de l’éboulement. Il y a des barbecues qui se lancent ici et là, des enfants qui jouent autour des voitures, des vendeurs ambulants qui apportent à manger aux voyageurs, des bus qui échangent leurs passagers pour repartir au plus vite. C’est un joyeux bazar.

Une heure plus tard seulement, ça redémarre ! La route est nettement moins bonnes sur plusieurs kilomètres où d’autres éboulements ont fait beaucoup de dégâts.

On arrive à Nyanza-Lac, au Sud du pays, vers 16h avec le temps de profiter d’un petit verre de vin tranquillement installés sur la rive burundaise du Tanganyika.

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