Nous laissons notre voiture au Rwanda et c’est à pied que nous traversons la frontière entre Gisenyi et Goma.
L’ambiance au poste est plutôt détendue. Nous n’avons pas reçu les visas avant notre arrivée mais le mot Virunga fait office de laisser passer. Seul le carnet de vaccination pose question à une fonctionnaire « pointilleuse » suggérant que l’inscription de la lettre S au verso pourrait être un motif d’annulation de sa validité !? Nous n’avons pas de gomme sur nous pour nous remettre en règle rapidement mais l’arrivée d’un autre voyageur met bizarrement un terme à cette drôle de situation… ;-)
Nous trouvons facilement notre chauffeur Sylva qui nous conduit d’abord au bureau de l’ICCN pour récupérer nos permis. C’est là que nous rencontrons Vianney qui nous a aidé à préparer notre séjour. Nous sommes d’autant plus touchés de lui parler que nous avons appris ce matin même l’incendie ayant ravagé sa maison il y a quelques jours. Sa famille et lui s’en sont miraculeusement sortis. On le sent touché à son tour de notre inquiétude et de l’aide que l’on tente de lui apporter.
On découvre Goma qui n’est pas exactement comme on l’imaginait. La capitale régionale du Nord-Kivu est dynamique et paisible. En dehors de l’avenue principale, la pierre volcanique noire qui recouvre les rues donne une ambiance particulière à la ville qui devient encore plus sombre quand la pluie commence à tomber.
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A la sortie de Goma, on récupère Ruth, petit bout de femme travaillant comme garde pour le parc depuis maintenant 4 mois. Depuis l’embuscade qui a failli coûter la vie à Emmanuel de Mérode en Avril 2014, les véhicules de l’ICCN sont systématiquement escortés. Le parc abrite encore un certain nombre de groupes armés et on commence à ressentir l’instabilité dans laquelle se trouve cette région en croisant de nombreux militaires et les chars d’assaut de l’ONU. Malgré tout, on se sent totalement en sécurité avec Ruth et Sylva.
On emprunte la 2e nationale du pays où les trous et les cailloux ont remplacé l’asphalte depuis bien longtemps. Le Tented Camp de Bukima se situe à 2h30 de Goma, tout bout d’une route allant en direction des volcans, à une altitude de 2130 m au dessus des champs cultivés bordant le parc.
Pour y parvenir, on traverse de nombreux villages où on croise des regards parfois très sombres, plus souvent de larges sourires, pleins d’enfants courant derrière la voiture, hurlant pour obtenir nos bouteilles d’eau vides. Les volcans se tiennent majestueusement en arrière plan. C’est d’une beauté incroyable.
A Bukima, on est accueilli par Jean de Dieu et Emery. Le camp est installé devant les volcans. Au fond à gauche se tient le Karisimbi, haut de 4507 m, puis le Mikeno haut de 4437 m, et à droite le fameux Nyiragongo dont on voit nettement le panache. Devant, nul part où aller. Notre tente est planquée dans la végétation et fait face au Mikeno. On est les seuls clients, quel privilège !
On se pose quelques instants avant l’arrivée de la douche. Et puis, Jean de Dieu, Emery et Ruth nous proposent d’aller se balader à pied jusqu’à des grottes où les animaux et les enfants arrivent à se faufiler pour trouver de l’eau. Le sentiment que procure cette promenade à travers champs et au pied des volcans est indescriptible. En plus, on rigole bien avec nos hôtes qui nous entrainent dans des cavernes exiguës, sombres et gadoueuses, où on imagine volontiers qu’un dragon pourrait habiter là :)
On dine aux chandelles un excellent repas concocté par Cato, le cuisinier. On discute avec Jean de Dieu et Emery de la guerre. Le M23 était arrivé jusqu’ici, c’est pourquoi le camp a dû être totalement démonté pour n’être remonté qu’en septembre 2014. Ils nous racontent avoir eu très peur et ne pas être dupes du rôle joué par le Rwanda dans cette rébellion, nous assurant être capable de reconnaître la nationalité des rebelles. On évoque aussi la misère qui règne au Congo alors que tous connaissent parfaitement les richesses incroyables qu’abrite leur pays. C’est passionnant de les écouter, les yeux rivés sur les fumées rouges du Nyiragongo.
On rentre se coucher. Demain, nous allons rencontrer les gorilles, il fait hâte :)
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