On hésitait entre s’arrêter à Mutinondo ou s’aventurer dans la région des marais de Bangweulu . En quittant Kapishya, on a pris le premier croisement qui s’est présenté à nous sur la Great North Road. C’est celui qui part sur la gauche et qui annonce Nsobe à 107 km. La vie, c’est simple comme une pancarte :)
Bangweulu est un lac mais aussi une vaste plaine inondable dont le nom signifie « l’endroit où l’eau rencontre le ciel ». Cette région est particulièrement connue pour ses activités de pêche, pour abriter les seuls lechwees noirs au monde et être un des derniers habitats pour les extraordinaires becs-en-sabot. Afin de protéger cet écosystème d’une surexploitation de ses ressources et favoriser le tourisme, l’ensemble est géré par African Parks, en collaboration avec les communautés locales.
Pour parvenir jusque Chikuni, point de départ des activités touristiques, il faut traverser le parc de Lavushi sur 70 km puis rejoindre l’entrée de la zone protégée peu avant le gros village de Chiundaponde. Il reste alors 65 km jusque Nsobe Camp, en périphérie de la plaine. Ce qui ne fait pas du tout 107 km ;-)
Le trajet est particulièrement difficile après Lavushi. La piste, très étroite bordée d’herbes hautes et de nombreux villages, demande beaucoup de patience. Ici, les enfants courent systématiquement à notre rencontre, hurlant de toute leur force pour nous appeler avec des techniques différentes et tordantes. On a les « awayou » d’un côté, les « hellohello » de l’autre, quelques « lalala » par ci par là et parfois une véritable chorale !
Ils sont franchement marrants mais on avance pas … Si bien que depuis le croisement sur la Great North Road, nous aurons besoin de plus de 5h pour atteindre Nsobe. On se demande bien pourquoi on s’est lancé dans un périple pareil mais comme souvent en Afrique, les longs trajets ne sont jamais regrettables.
Lorsque l’on arrive au camp et que l’on découvre l’immense plaine qui s’étend devant nous, notre sourire, estompé par la fatigue, revient immédiatement. Quel endroit extraordinaire ! Le campsite est génial avec ses emplacements planqués dans les ilots boisés et sa douche (chaude!) en plein air. Le hic … les moustiques extrêmement nombreux et voraces qui pullulent à cette période de l’année, nous obligeant à nous retrancher dans la tente dès la tombée de la nuit.
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Le matin à Nsobe est magique, surtout qu’aujourd’hui, il fait grand beau ! Le gérant du camp nous ayant garanti de voir des becs-en-sabot, on se met en route vers le scout camp de Chikuni. Le chemin surélevé formant une passerelle, traverse la plaine au milieu de milliers de cobes de Lechwee noirs.
La piste est soudainement coupée, nous obligeant à laisser la voiture sur la plateforme qui marque la fin de la passerelle. On voit les habitants se diriger vers Chikuni à pied. Il semblerait qu’on doive faire pareil. Le sol est de plus en plus humide. Les zambiens retroussent leurs pantalons et retirent leurs chaussures. Nous, on rechigne un peu… Et on tente de contourner l’incontournable marécage. Au bout de 10 mn, on a les 2 pieds bien enfoncés dans la boue. Mouillé pour mouillé, on continue alors que le marais est de plus en plus profond. On a maintenant de l’eau jusqu’aux genoux. Mieux vaut ne pas trop réfléchir à ce qui peut y avoir dans la vase et foncer ! Les habitants nous encouragent, franchement amusés de voir 2 touristes au milieu de leur marais :)
On arrive enfin au scout camp. Juste devant nous, nous attend tout simplement … un bec-en-sabot !! On s’attendait pas à un tel comité d’accueil ! Oh, quelle drôle de bestiole quand même ! Incroyable !
Déjà très content d’être arrivé et d’avoir rencontrer les lechwees et un bec-en-sabot, on cherche la réception. Seul un garde campe ici mais il appelle un des guides qui nous organise dans l’urgence un petit tour en bateau. En réalité, on apprend qu’ils auraient pu venir nous chercher à la plateforme s’ils avaient su que nous étions là ! On apprend aussi que le bec-en-sabot que nous avons vu est un animal qui était détenu illégalement à Lusaka chez un particulier l’ayant acheté à un pécheur. Saisi par les rangers de l’UWA, il a été soigné ici et vit maintenant librement aux alentours de Chikuni. Il n’a pas peur des hommes ce qui facilite son approche mais qui le met aussi en danger.
Le tour en bateau, à la recherche d’autres oiseaux complètement sauvages, est très sympa. On avance sur les canaux de Bangweulu où on croise de nombreux pécheurs dans un paysage absolument magnifique. On gare les bateaux pour revenir sur la terre ferme. Là, dans les herbes hautes, un bec-en-sabot avance doucement…
Le guide, les rameurs et nous sommes tous autant émerveillés devant l’animal. Le guide nous raconte que les femelles donnent toujours naissance à 2 petits mais qu’un seul est généralement capable de survivre. Ce phénomène est lié au fait que les deux oeufs sont pondus à une semaine d’intervalle et que le premier né est plus fort que le second, ne lui laissant ainsi aucune chance. Dans le cadre du programme de protection des becs-en-sabot, African Parks voudrait récupérer les seconds oeufs pour augmenter la population des oiseaux dont ils ne restent plus que 500 individus ici. C’est un projet compliqué auquel ils ne sont pas encore parvenus.
De retour à Chikuni, on profite encore de la présence de notre premier bec-en-sabot, affectueusement renommé shoebillette, qui n’apprécie pas spécialement ce nouveau nom et notre comportement de paparazzi. L’oiseau finit par nous signifier clairement son ras-le-bol. Et son regard a de quoi impressionner !
On lui fait nos adieux et on repart comme on est venu, en traversant directement les zones les plus profondes du marais. On rentre à Nsobe complètement vaseux mais super heureux d’être allé jusqu’au bout du monde ;-)
De bien belles photos de ces marais où tout à l’air si calme….
Je suis jaloux,votre blog est tout simplement merveilleux, je partage votre passion pour l Afrique…nous avons visite 17 pays d Afrique mais vous avez une facon tout a fait unique de nous faire partager vos emotions. Merci mille fois.
Merci de nous suivre et de vous émouvoir avec nous :) 17 pays, moi aussi je suis jalouse ! On peut vous lire quelque part ?
Merci ! C’est vraiment un bel endroit à découvrir !