Nous arrivons au quartier général de Rumangabo en début d’après-midi.
Nous sommes accueillis par Cyprien et Patient qui nous conduisent à notre chambre. On n’avait encore jamais été dans un endroit comme celui-ci. Le Mikeno lodge est simple mais incroyablement beau et confortable ! Et que dire de notre chambre, immense, avec douche, baignoire, lit king size, cheminée et vue dégagée sur le parc !
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Une fois installés, Cyprien nous accompagne pour visiter la station depuis laquelle le parc des Virunga est géré et qui est une véritable petite ville dans la ville. Nous marchons d’abord en direction de la brigade anti-braconnage à qui on rendra visite demain et nous nous arrêtons à l’école. Cyprien nous raconte que c’est ici, dans la cour des enfants, que le M23 avait stocké ses armes. Lorsque l’on rentre dans la salle de classe, on voit immédiatement les impacts de balles partout sur les murs et on prend pleinement conscience de ce que vivent les congolais pendant ces périodes de violence récurrentes.
Plus loin se tient un poste de surveillance dominant le parc, et peu après, le cimetière des gorilles où sont enterrés, entre autres, les animaux ayant été massacrés en 2007. A côté, se situe la prison où les braconniers arrêtés par les gardes de l’ICCN peuvent être retenus 48h avant d’être remis aux autorités congolaises.
On passe devant le bureau d’Emmanuel de Mérode et c’est l’occasion pour Cyprien de nous faire part de tout le bien qu’il pense de lui, comme tous le monde ici. Le directeur du parc est en effet très respecté pour toutes les actions positives qu’il a entrepris pour la conservation des Virunga mais aussi pour l’amélioration des conditions de vie de la population. Il est vu comme un homme d’action, un allié courageux, un protecteur qui entraine avec lui la bonne volonté des autorités locales. Depuis son arrivée en 2008, il a donné du travail à 500 civils, mis en place une infirmerie, des écoles, des puits et travaille actuellement à un projet important de centrale hydroélectrique qui donnera de l’électricité aux habitants tout en limitant la production illégale de charbon.
C’est à ce moment là que Cyprien appelle Martin, ranger en chef, afin de nous montrer les stocks impressionnants de charbon saisis dans le parc et la salle où sont entreposés les pièges des braconniers. Martin nous montre les collets et nous raconte les techniques très cruelles utilisés pour chasser les éléphants, leur bataille pour lutter contre l’occupation illégale, certain qu’ils parviendront un jour à récupérer l’intégralité du parc et contenir le braconnage.
En remontant vers le lodge, on évoque l’histoire politique du Congo. Cyprien affirme que l’instabilité récurrente du Congo est un instrument utilisé conjointement par les politiques congolais, rwandais et ougandais afin de servir leurs ambitions. Pour lui, aucun doute, le M23 était rwandais et il nous explique que Kabila est lui-même un ancien rebelle qui en a conservé la culture et les méthodes.
Les rebelles sont aujourd’hui encore partout dans le parc. Les FDLR, défendant les intérêts des hutus rwandais réfugiés en RDC, seraient là, éparpillés juste en bas. Les maï-maï, qui ne sont rien d’autres que des milices privées, occupent de la même façon le secteur centre.
On parle enfin des prochaines élections prévues fin 2016 sur fond de modification de la constitution qui permettrait à Kabila de briguer lui aussi un 3e mandat, après Nkurunziza au Burundi et Kagame au Rwanda. Toute cette partie de l’Afrique va décidément au devant d’un drôle de destin…
Comme à Bukima, on passe de très bons moments d’échange avec les congolais qui nous reçoivent et qui nous parlent librement et lucidement de leur situation mais surtout de leurs espoirs, avec une attitude toujours très positive et très optimiste.[/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]