Notre dernière matinée en pleine brousse nous laisse comme un sentiment de fin de voyage même si nous avons encore quelques beaux jours à passer en Ouganda. Aujourd’hui, il faut replier définitivement le camp, ce qui perturbe à peine notre damalisque bienheureux de retrouver tout son garde-manger, et prendre doucement la route vers le poste frontière de Kagitumba tout à l’est du Rwanda.
On décolle vers 7h30. On passe les croisements 36, 35 et 34 sans avoir aucun animal à se mettre sous les yeux ! Du coup, on arrive assez tôt à la porte de Nyungwe où on s’arrête boire un café, avec cette tristesse qui caractérise toujours nos derniers moments dans le bush africain.
Si on était vraiment des aventuriers, on se moquerait pas mal de savoir à quelle heure on arriverait ce soir et on resterait encore un peu, non ? Hein ? Dis ? Il en faut peu pour nous convaincre en fait … On rallume le moteur et on file en direction des plaines du nord qu’on n’a pas réussi à atteindre hier !
Et c’était une très bonne idée ! Ce qu’on découvre là bas dépasse largement ce à quoi nous nous attendions. Des plaines à perte de vue qui ne sont pas sans nous rappeler les Busanga de Kafue. D’ailleurs ici, on croise aussi d’immenses troupeaux de buffles, non pas accompagnés de zèbres comme en Zambie mais plutôt de damalisques, la spécialité locale :)
Sur le bord, des girafes arrachent les feuilles des arbres. Derrière les fourrés, ce sont des vautours qui terminent une carcasse encore fraîche alors qu’un girafon avance tranquillement dans la savane. Par là, il y a des waterbucks qui se reposent assis dans les herbes et puis plus loin, il y a encore un grand troupeau de buffles en pleine digestion. On pourrait passer des heures à observer tout ce petit monde !
[fusion_builder_container hundred_percent= »yes » overflow= »visible »][fusion_builder_row][fusion_builder_column type= »1_1″ background_position= »left top » background_color= » » border_size= » » border_color= » » border_style= »solid » spacing= »yes » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » padding= » » margin_top= »0px » margin_bottom= »0px » class= » » id= » » animation_type= » » animation_speed= »0.3″ animation_direction= »left » hide_on_mobile= »no » center_content= »no » min_height= »none »]
Mais cette fois, il faut être raisonnable et quitter l’Akagera qui nous laissera un excellent souvenir …
Nous devons parcourir 25 km de piste entre la porte du parc et la route goudronnée qui nous mènera en Ouganda. On avance bien et on parvient à la frontière rapidement. L’ambiance y est très différente qu’à Cyanika. Déjà parce qu’il y a peu de monde qui traverse ici mais aussi parce que les policiers sont … comment dire … bizarres, entre celui qui nous demande comment l’aider à s’installer à Paris et l’autre qui nous salue à la façon d’un rappeur américain … Bref :)
Côté Ouganda, c’est tout aussi surprenant. Il y a d’abord une réelle différence au niveau des infrastructures : les services d’immigration et la police résident dans de vieux bâtiments tenant à peine debout, voire dans des cabanes de fortune et la route bétonnée fait maintenant place à une piste de terre cabossée. C’est assez « déglingué » l’Ouganda par rapport à son voisin !
On passe prendre nos nouveaux visas à l’immigration, puis on dépose les papiers d’exportation temporaire du véhicule dans un second bureau, puis on va voir un gars assis à la barrière pour enregistrer le véhicule (?). Ce dernier nous demande ce qu’on lui a apporté comme cadeau du Rwanda. Cette fois, on rit un peu jaune … Heureusement, il n’insiste pas lorsqu’on lui répond ne pas avoir eu le temps de faire des courses dans l’Akagera. On passe ensuite dans un autre bureau de police pour enregistrer, soit nous, soit la voiture, soit les deux … on n’a pas compris :)
De retour à la voiture, on change nos derniers francs rwandais et on se met devant la barrière. Une policière recontrôle tous nos papiers sans exception et nous ouvre enfin la porte de l’Ouganda !
On avance de quelques kilomètres … et aussi d’une heure. On avait zappé évidemment, surtout ce matin quand on a préféré gambader dans les plaines putôt que prendre la route …
Alors qu’on avale une salade de fortune vers 15h, on réalise qu’on est content d’être de retour en Ouganda pour au moins une chose : le merveilleux sourire des ougandais dont la bonne humeur est particulièrement communicative ! C’est tellement bon de voir les mains se lever un peu partout :)
On retrouve une pseudo « route goudronnée » à Ntungamo. Une fois encore, on se laisse piéger par les distances et on réalise qu’on arrivera jamais au lac Mburo avant la nuit, surtout avec une route en si mauvais état.
On choisit de s’arrêter à Mbarara et de s’accorder un peu de confort dans un bon hôtel après 4 jours passés dans la brousse sans eau. On choisit ce qui se fait de mieux en ville : le Lac View Regency qui nous accepte dans son établissement rutilant malgré notre état de saleté :))
On redécouvre le bonheur de prendre une bonne douche chaude avant de s’installer au bar pour un apéro au milieu des hommes d’affaire ougandais :) On reste pas trop longtemps : demain, il nous reste encore 300 km à parcourir jusqu’à Entebbe où nous sommes attendus pour 15h … et qui sait ce que la route nous réservera encore comme surprise ![/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]
… et vous avez trouvé une machine pour laver votre linge ?
Note pour plus tard : « préférer de se laver les cheveux plutôt que de laver son linge »
Nan … et même pas avant le retour à Paris !