Un proverbe africain dit qu’ « Aller doucement n’empêche pas d’arriver ».

C’est exactement ce que nous allons tester aujourd’hui alors que nous quittons le QENP pour rejoindre la forêt impénétrable de Bwindi qui, on le sait maintenant, porte assez bien son nom.

Au départ, tout commence bien. On se réveille sous bonne garde à Ishasha. Nos amis les hippos pataugent allègrement dans le courant de la rivière, tandis que les colobes crient joyeusement dans les arbres et que les babouins arrivent d’un pas décidé pour le petit-déjeuner. Une matinée tout ce qu’il y a de plus normale dans la brousse :)

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On se prépare tout doucement et on quitte le camp vers 8h avec la ferme intention de voir un lion dans un arbre (parce que y en un qui pense que c’est qu’une légende et que l’autre veut lui prouver que c’est pas le cas). Bref, on part avec détermination vers le nord et non vers la sortie (ça me rappelle une histoire ça d’ailleurs …).

Les vastes plaines d’Ishasha se révèlent somptueuses et fréquentées par de grands troupeaux de buffles, de cobes et de damalisques. Avec toute cette nourriture, ce serait quand même pas surprenant de tomber sur quelques lions … Ah bah tiens, en voilà un justement en train de se reposer sur une branche ! Qui qu’avait raison ? :)

A 10h, on prend la route pour la forêt de Bwindi et le Gorilla Camp de Nkuringo. A Entebbe, Lhydia nous avait tracé la route à prendre sur notre carte en nous conseillant de traverser la forêt jusqu’à Muko. Il y a 150 km à faire, ça ne devrait pas être trop difficile.

Ce qui l’est un peu plus pour l’instant, c’est de trouver de l’essence dans une station de marque garantissant un liquide de qualité. Mais à la sortie d’Ishasha, y a pas. Il faut se résoudre à faire le plein à l’une des pompes de Kihihi. On s’arrête chez Petro avec une certaine appréhension. Il manquerait plus que beetlecar crache du feu maintenant …

On poursuit notre route sans encombre jusque Bulema où on prend la direction de Buhoma sur une route longeant complètement la frontière congolaise.

Après Butogota, il faut prendre à gauche et traverser Bwindi du nord-ouest au sud-est pour reprendre la route goudronnée à Muko. L’autre possibilité consiste à poursuivre sur la route de Kabale jusqu’à Hamurwa et d’aller de Hamurwa à Muko. On saura plus tard que c’était la meilleure option pour arriver plus vite mais la moins bonne pour profiter du paysage.

Bwindi_big_A

En réalité, on se retrouve une nouvelle fois confronté à la méconnaissance de notre itinéraire puisqu’on ne sait même pas positionner le camp sur la carte … Si, si, c’est vrai :) Nos premiers kilomètres dans la forêt se passent pas si mal. Par contre, il commence à pleuvoir et on découvre bientôt des dizaines de mètres de voies boueuses à franchir. Et la boue, on en a des mauvais souvenirs. On est d’autant plus inquiet que notre premier trek aux gorilles a lieu demain matin. Pas question de rester bloqué ici et en même temps, il faut bien se lancer …

Beetlecar fait de véritables prouesses sur la gadoue ! On sait pas si ce sont les blattes qui ajoutent de la puissance à notre petit 4×4 mais il franchit le premier obstacle haut la roue ! Derrière nous, 2 motos avancent aussi péniblement. Alors qu’on est encore à 30 km de Ruhija, l’un d’eux confirme avec un large sourire que la route est dans cet état sur de nombreux kilomètres … Et effectivement, on y passera plusieurs heures.

On prend des kilos de boue dans les roues mais aussi des images magnifiques plein les yeux. Bwindi, c’est vraiment ambiance « gorilles dans la brume », quel bijou ! Et pour en profiter vraiment, il aurait juste fallu qu’on parte à la première heure ce matin plutôt qu’aller jouer à chat perché …

Vers 14h, on atteint Ruhija sous la pluie. Il s’agit maintenant de continuer jusqu’à la ville de Muko. Une fois encore, la distance paraît raisonnable mais la route est telle qu’on ne peut toujours pas avancer rapidement. On se sent un peu perdu au milieu des montagnes et on demande notre chemin dès que possible. Quand on arrive sur la fameuse « Tarmac Road » qu’il faut prendre en direction de Kisoro, l’espoir revient même si on doit absolument trouver de l’essence quelque part dans l’un des petits villages du coin.

On ne trouve qu’une pompe, isolée sur le bord de la route. Le jeune ougandais qui nous reçoit promet que son essence est d’excellente qualité. On insiste. Il confirme en disant qu’il est chrétien et qu’un chrétien ne ment jamais. On sourit et on remplit le réservoir. On aura d’ailleurs bien fait parce qu’effectivement ce chrétien là n’a pas menti :)

La joie du bitume retrouvée est rapidement remplacée par la crainte d’une nouvelle piste caillouteuse et boueuse à parcourir sur 45km. Et malheureusement, il est déjà 17h30. Autant accepter maintenant qu’on roulera encore une fois de nuit … La piste est particulièrement tortueuse et vertigineuse et consiste en une simple voie à flanc de montagne, toujours aussi fréquentée des habitants.

Lorsqu’il commence à faire nuit noire, c’est particulièrement angoissant. Heureusement, le camp n’est plus si loin et on arrive sain et sauf vers 19h30. L’accueil est adorable. On nous attendait même pour le diner ! Mais impossible de se présenter dans l’état où on est devant les autres convives, on file d’urgence sous la douche … merveilleusement chaude … Ici, nous avons choisi l’option lazy camping qui consiste à camper dans une grande tente déjà aménagée. On est trop heureux de rien avoir à faire ce soir !

A table, on discute un moment avec un guide qui se marre bien de notre aventure de la journée ! Mais on tarde pas trop quand même. Demain, c’est enfin le jour où on va voir les gorilles !![/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]