On ouvre les yeux vers 5h30 afin de passer la rivière avec le premier ferry de 7h et explorer au plus tôt le nord de Murchison. Mais soyons honnête, ce matin, on marche au radar … Sans café, on arrivera à rien et, évidemment, on n’a pas fait chauffer d’eau hier soir. On perd donc un temps infini à se préparer quand on voit passer tous les 4×4 des alentours en direction de notre rivière pour prendre notre ferry. Grosse déconvenue … on est presque scandalisé :-)

On remballe tout illico et on grimpe dans la voiture. Trop tard. Il y a déjà plusieurs véhicules qui attendent à la barrière de Paraa et d’autres qui nous doublent parce qu’ils ont déjà leurs billets. On apprend au guichet qu’il est en effet possible d’acheter son passe la veille au soir. Apparemment, on est les seuls à l’ignorer :) Du coup, on arrive en septième position. Tant pis, on profite du levée du soleil sur la rivière pendant que les premières voitures partent sur l’autre rive.

A 7h30, nous voilà prêt à découvrir le nord. Mais il y a un hic : le fameux mauvais plan de la veille. Nous devons absolument revenir vers le sud avec le ferry de 9h pour prendre la route vers la forêt de Kibale où nous dormons ce soir. Aller aux chutes ce matin nous aurait au moins fait prendre la bonne direction et permis de prendre notre temps de ce côté hier. Pour l’instant, on s’inquiète pas trop quand même avec le timing puisqu’on croit encore que notre destination du jour n’est qu’à 5h de route d’ici.

On se rend compte cependant qu’on ira pas très loin ce matin … Quelle déception, le parc est tellement joli mais il faut renoncer et revenir sur nos pas. A Paraa, on retrouve le ranger d’hier qui nous demande si nous acceptons d’emmener sa femme et son fils souffrant jusque Masindi. C’est notre route, pas de problème ! On fait de la place dans la voiture, on passe plier la tente et on quitte le camp vers 9h30.

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Arriver à Masindi demande au moins 2h30 pour une distance de 85 km. La route est impitoyablement dangereuse et on doit en plus essuyer de nombreuses attaques de tsé-tsés ! A Masindi, on accompagne nos passagers jusqu’à leur village derrière le bourg. On rencontre là bas le reste de la famille et un adorable cochon tout rose. Puis, on passe prendre de l’essence et de l’argent.

Ah, tiens, c’est pas une blatte là sur le siège ? Argh, raté ! Bon, tant pis …

En regardant la carte de plus près, on prend conscience que notre destination n’est pas du tout là où on l’imaginait mais à 290 km de Masindi. On aurait pu regarder avant, c’est sur, mais qui pouvait imaginer que la forêt de Kibale ne se trouve pas du tout dans le district de Kibale ? Bref, c’est galère, surtout que la route est d’aussi mauvaise qualité que celle qu’on vient de faire, jusqu’à la bifurcation pour Fort Portal. En réalité, il y a seulement 50 km de route goudronnée sur les 290 qui nous attendent.

On avance. Pas vite. La piste est non seulement cabossée de partout mais elle est aussi une voie piétonne pour tous les ougandais vivant par ici. Et on peut vous dire que le coin est très très peuplé … Impossible pour nous d’estimer à ce stade l’heure à laquelle nous arriverons, l’idée étant d’atteindre au moins la route goudronnée avant 19h à la tombée de la nuit.

On accélère comme on peut. On voit les villages défiler mais les distances semblent comme figées. Le stress monte un peu : nous devons nous présenter demain matin à la première heure à Kanyanchu pour partir chercher les chimpanzés dans la forêt. Pas sur qu’on y parvienne …
 
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On arrive au croisement avec la route goudronnée pile poil à 19h. On est presque heureux de cette victoire ! On réfléchit un instant et on décide de poursuivre malgré la nuit. On a encore 50km jusque Fort Portal et environ 35 km jusque Kibale et le Primate Lodge. Sur le papier, ça paraît pas démentiel.

Et effectivement, on atteindra Fort Portal en 1h. Le bitume est lisse mais pas question pour autant de rouler trop vite : il y a beaucoup de piétons et de dos d’ânes qui freinent régulièrement notre avancée et surtout, aucun éclairage. Pour couronner le tout, le brouillard se joint à nous. C’est la première fois qu’on conduit de nuit en Afrique. Tout le monde s’accorde à dire que c’est dangereux et on comprend parfaitement pourquoi …

En ville, on cherche la direction de Kibale. Pas facile d’éviter la confusion entre les villes de Kasisi et Kasese et nous voilà embarqué sur la mauvaise route. Heureusement, on s’en rend compte assez vite. Retour en ville et retour sur une piste difficile. On a perdu une bonne demi-heure mais on reste motivé pour arriver coute que coute au Primate Lodge ce soir, même si c’est dans le noir absolu et que c’est super glauque la forêt la nuit.

Après quelques moments d’incertitude, on trouve le lodge. Il est 22h, il fait froid, humide et tout le monde dort déjà. On se présente quand même à la porte. Le garde vient à notre rencontre. Pas trop fier, on lui explique qu’on a une réservation pour le camping. Il part chercher le directeur qui lui aussi était déjà au lit … Mais même à cette heure incongrue, le manager se montre compréhensif, sympathique et accueillant, nous faisant même faire le tour des installations ! Et puis, bonne nouvelle, on a de l’eau chaude !!

Tout irait donc bien dans le meilleur des mondes si cette journée difficile ne se terminait pas par une découverte inattendue ou plutôt une sorte de vision d’horreur … La blatte sur le siège ce midi … Elle est loin d’être toute seule … En décrochant le porte-savon à l’arrière, on découvre tous les membres de sa famille, des tas de bestioles qui s’enfuient immédiatement partout dans la voiture. Avec la fatigue, je craque. Mais là tout de suite, il est déjà minuit et on peut rien faire sauf prendre une douche et aller se coucher … en essayant de pas faire trop de cauchemars … Brrrrr …[/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]