On ne perd pas nos bonnes habitudes africaines et on se lève à l’aube pour prendre la route au plus tôt, en direction du ZIWA Rhino Sanctuary. On est hyper content de revoir enfin des rhinos blancs, notre première et dernière rencontre remontant à 6 ans lors de notre tout premier voyage en Afrique !
Le sanctuaire se situe sur la route de Gulu, non loin de Masindi. Pour s’y rendre depuis Entebbe, il faut emprunter la Kampala-Gulu Highway. La bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit d’une route goudronnée, la mauvaise nouvelle, c’est qu’on doit traverser la capitale, toujours aussi frénétique et désorganisée en cette belle matinée … Pas facile d’ailleurs de trouver notre chemin tant la circulation est dense et anarchique. Mais après quelques tours et détours, nous voilà enfin sortis de la ville.
Le trajet aurait pu être monotone si la route n’était pas aussi fréquentée par les ougandais. Les villages semblent d’ailleurs s’enchainer les uns derrière les autres, ne laissant que quelques opportunités pour s’arrêter ;-) Le bitume se réduit irrémédiablement à mesure que l’on avance vers le nord, rendant la conduite plutôt compliquée. Tout irait bien si on était seul mais nous devons faire particulièrement attention aux camions et aux bus fonçant à tout allure et considérant que le droit de passage est proportionnel à la taille du véhicule. Dire qu’ils affichent sans complexe la mention « Safety first » à l’arrière … :-)
[fusion_builder_container hundred_percent= »yes » overflow= »visible »][fusion_builder_row][fusion_builder_column type= »1_1″ background_position= »left top » background_color= » » border_size= » » border_color= » » border_style= »solid » spacing= »yes » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » padding= » » margin_top= »0px » margin_bottom= »0px » class= » » id= » » animation_type= » » animation_speed= »0.3″ animation_direction= »left » hide_on_mobile= »no » center_content= »no » min_height= »none »]
On trouve le Ziwa sans difficulté grâce aux 2 énormes rhino en carton pâte qui indique la direction à proximité du village de Nakitoma. On s’installe au camping dont on sera les seuls locataires ce soir. Après avoir monté notre superbe tente au sol et s’être régalé d’un délicieux gloubi-boulga saucisse riz tomate, on passe à la réception pour organiser notre premier tracking en fin de journée.
C’est là qu’on rencontre Angie, la responsable du sanctuaire, avec qui on discute un instant de ce projet étonnant de réhabilitation des rhinocéros en Ouganda. C’est un challenge incroyable lorsque l’on sait qu’il n’y a plus aucun rhino sauvage en Ouganda depuis 1983, date à laquelle l’espèce a été observée pour la dernière fois à Murchison Falls et à Kidepo. Les guerres et le braconnage ont eu raison des animaux jusqu’à la création du sanctuaire en 1998 qui a pu accueillir 6 individus venus des Etats-Unis et du Kenya.
Depuis, la population a doublé et, de ce point de vue, le projet est une vraie success story. Pourtant, les subventions se raréfient et Angie doit faire au mieux pour continuer à développer le sanctuaire avec le peu de moyens qu’elle a à sa disposition.
Nous partons pour le tracking en compagnie d’Herbert qui sera notre guide cet après-midi. On enfile des bottes prêtées par Ziwa et on part en voiture, histoire de s’approcher au plus près des animaux. En route, on croise un troupeau de vaches à notre plus grand étonnement. Herbert nous explique que les tondeuses à gazon naturelles sont les bienvenues parce que les rhino préfèrent les herbes courtes :) Le sanctuaire autorise donc le bétail à venir brouter à leur guise ce qui rend service à la communauté locale qui manquait de pâturage de qualité et au sanctuaire.
On descend de voiture à l’approche des animaux. Herbert sait exactement comment les trouver puisqu’ils bénéficient d’une protection rapprochée 24h/24 et 7j/7. On avance dans les herbes, à travers une sorte de marais quand on aperçoit notre premier rhino, là devant nous. On est littéralement impressionné. C’est gros un rhino mine de rien …
On tourne la tête et, hop, en voilà 3 de plus ! Au total, on se trouve au milieu de 5 rhinos dont un bébé. C’est génial d’être à pied et de pouvoir les suivre aussi paisiblement et pacifiquement.
Herbert fait les présentations. A droite, nous avons Kori, femelle de 12 ans, et Laloyo, sa petite née en début d’année. A gauche, on a Justice, Augustu et Obama. Comment ça Obama ? Oui, Obama, jeune mâle de 3 ans, né d’un père Kenyan et d’une mère américaine :-) Et plus que ça, Obama est symbole de réussite puisqu’il est le premier rhino à avoir vu le jour naturellement en Ouganda depuis près de 30 ans ! Une vraie star, quoi ! On est très honoré …
D’ailleurs, Obama est une vraie graine de président qui avance d’un pas déterminé droit sur nous. On sait que ces animaux ne sont pas belliqueux mais ils sont sauvages alors il est préférable de rester attentif … et de se planquer derrière Herbert si on le sent pas ;-)
[fusion_button link= »http://tawanablog.com/la-galerie-photo-des-rhinos-du-ziwa » color= »default » size= » » type= » » shape= » » target= »_self » title= » » gradient_colors= »| » gradient_hover_colors= »| » accent_color= » » accent_hover_color= » » bevel_color= » » border_width= »1px » icon= »fa-chevron-right » icon_divider= »yes » icon_position= »right » modal= » » animation_type= »0″ animation_direction= »down » animation_speed= »0.1″ alignment= »center » class= » » id= » »]Voir la galerie photo des rhinos[/fusion_button]
De retour au camp, on décide qu’on n’en a pas eu assez et qu’il faut remettre ça demain à la première heure. A la réception, on en profite pour en savoir un peu plus sur les 5 compères que nous venons de rencontrer et étudions plus précisément comment les reconnaitre. On sait depuis notre mission au Zimbabwe que les rhinos s’identifient grâce à la forme de leurs oreilles. Et le Ziwa nous donne toutes les clés pour y parvenir :
Justice
Obama
Alors, à qui appartient l’oreille gauche ci-dessous ? Justice ou Obama ? :)
Pendant qu’on se douche, les intendants du camp arrivent pour préparer le feu. On discute avec eux … qui sont-ils … d’où viennent-ils … ce qui nous amène à évoquer une autre réalité ougandaise, celle de la guerre au Nord du pays, où le sinistre Joseph Kony, chef rebelle de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) assassine des familles entières et enrôle les enfants. C’est la terrible histoire d’un des intendants, orphelin miraculeusement sorti d’affaire après plusieurs années de captivité. Aujourd’hui, la paix n’est toujours pas rétablie dans cette région du pays et le gouvernement ougandais semble impuissant face à cette situation.
C’est avec des images de rhinos plein les yeux et replongé dans l’histoire de l’Ouganda qu’on part se coucher pour cette première nuit dans notre tente au sol … Pas si inconfortable que ça d’ailleurs ![/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]