Dian Fossey avait fait cette déclaration presque prémonitoire peu avant son assassinat en 1985, alors qu’elle se battait depuis déjà 18 ans pour la protection des gorilles des montagnes, là haut, à Karisoke, entre les volcans Karisimbi et Visoke, à la frontière du Congo. Ce centre qu’elle a fondé en 1967 est devenu un symbole de la survie des gorilles et c’est là que nous nous rendons aujourd’hui pour saluer celle qui a consacré sa vie avec passion à la protection des grands singes des Virunga.
Une fois encore, nous arrivons les premiers au petit déjeuner de l’hôtel mais débarquons à Kinigi seulement vers 7h. Tous le monde est déjà là : les 4×4, les rangers, les danseurs, les touristes dans leur tenue de grimpeur flambant neuve :))
On s’enregistre à la réception et on attend d’être dirigé vers un guide. Apparemment, on va faire le trek avec un couple d’allemands et quelques espagnols. C’est décidément très international le Rwanda ! Roger est notre guide pour la journée. Avant de partir, il nous briefe sur le trajet et nous raconte un peu l’histoire de Karisoke et de sa fondatrice.
Le trek devrait durer entre 1h et 3h en fonction de notre forme physique et du nombre d’arrêts que nous ferons en chemin. Roger nous indique que la route jusqu’à l’entrée du parc est aussi difficile que pour rejoindre le groupe Hirwa. Il va encore falloir qu’on squatte une voiture ! Ce sont Colette et Harry, les deux allemands, qui se proposent de nous emmener. Et on a bien fait, la route est même pire que la veille !
On arrive au parking d’où partent également les randonneurs pour l’ascension du mont Visoke ou pour la visite des gorilles vivant par ici comme le groupe Ugenda. On choisit de prendre un porteur avec nous parce que ça grimpe pas mal dans le coin. Tous le monde est prêt : c’est parti !
Après quelques minutes, on s’aperçoit qu’on est suivi par un militaire qui apparait d’ailleurs quelque part sur les photos de cette page ;-) Roger nous explique qu’on pourrait rencontrer des buffles et qu’il est là pour assurer notre sécurité. On reste dubitatif. On s’imagine en effet que des rangers auraient pu nous accompagner et on se demande quand même dans quelle mesure ces militaires ne sont pas plutôt présents en raison des troubles avec la République Démocratique du Congo alors que le centre est justement situé à la frontière … Les autres groupes de randonneurs ne semblent pas bénéficier en plus d’une telle escorte ?! Etonnant. Il faudrait vérifier si la présence militaire pour le trek de Karisoke est systématique … Bref, avançons :)
Ce coin du parc des Volcans est simplement magnifique ! Après avoir lu le livre de Dian Fossey, tous ces paysages prennent une dimension particulière et le quotidien qu’elle racontait devient tout à fait concret ! La brume, l’humidité, la boue, la végétation luxuriante, la forêt presque impénétrable : tout est là ! Et c’est beau. Très beau.
On avance à l’arrière du groupe avec Roger. Notre guide a 27 ans et a commencé comme tracker. Ses gorilles favoris sont ceux d’Hirwa parce qu’ils sont les premiers qu’il a rencontrés mais aussi parce qu’il a vécu, selon ses propres mots, « le pire et le meilleur » avec eux. Parmi ses souvenirs les plus marquants, il y a notamment le jour où Munyinya, le silverback, l’a attrapé et frappé et le jour où une des femelles s’est approchée de lui et l’a pris par le cou avec beaucoup de douceur. C’est bien ça, le pire et le meilleur :))
Plus loin, alors qu’on fait des photos, on s’aperçoit qu’on est suivi à la trace, non pas par 1 militaire mais par une unité complète qui semble jouer à 1, 2, 3 soleil avec nous :)
Au final, on met 3h pour arriver à l’entrée de Karisoke après avoir affronter un terrain glissant, boueux voire parfois inondé ou détrempé.
Ici, tout a pratiquement disparu, la guerre est passée par là et la jungle semble reprendre ses droits petit à petit.
Quelques pancartes résistent ici et là et indiquent l’emplacement des anciens bâtiments ce qui permet quand même de juger de l’importance du lieu qui abritait non seulement la maison de Dian Fossey mais aussi une cuisine, une station météo, une salle de sport, les habitations de ses collaborateurs … Un véritable village scientifique !
C’est émouvant. Et encore plus lorsque l’on arrive au cimetière où elle repose maintenant auprès de ses gorilles, Effie, Uncle Bert, Tiger … et bien sur Digit, exactement comme elle le souhaitait.
A ce moment, la brume s’accroche à nos yeux autant qu’en haut de la montagne …
On quitte ce haut lieu de pèlerinage pour une pause déjeuner un peu plus loin. On fait vite, le temps est menaçant et il serait plus confortable de redescendre avant la pluie.
Le retour est bien plus rapide et nous demande seulement 1h30. Par contre, attention aux genoux, c’est raide ! Nos amis allemands sont complètement épuisés et leur chauffeur vient les chercher (avec nous aussi du coup) directement en bas de la montagne qui a toujours la tête dans les nuages.
On paie notre porteur qui s’est montré encore une fois vraiment aidant quand ça monte et quand ça glisse ! Donner nos 5000 Frs à ces anciens braconniers nous fait particulièrement plaisir. On fait nos adieux aux sympathiques espagnols, arrivés au Rwanda depuis plusieurs semaines dans le cadre d’une mission de formation en partenariat avec leur université. Nous, on est vraiment content d’avoir fait ce dernier trek au cœur des volcans. Les guides rwandais sont particulièrement sympa et cette activité permet de profiter pleinement des paysages.
De retour en ville, on doit faire face à un problème de taille : il n’y a quasiment plus de place sur les cartes mémoires de l’appareil photo. Ce voyage est certainement le plus photogénique qu’on ait jamais fait et on n’a pas prévu assez. Nous voilà donc à la recherche improbable d’une memory card dans les rues de Ruhengeri.
On passe d’abord chez le photographe mais il ne vend pas de matériel. En sortant, on tombe sur Amani, le vendeur de la paillotte, qui va nous emmener de boutique en boutique pour trouver le saint graal. Amani est un garçon terriblement attachant :) Et efficace ! Grâce à son aide, on finit par trouver une carte d’occasion de 8 Go à moins de 15 dollars. Presque une affaire ! Du coup, on passe aussi prendre des gâteaux à la paillotte et on se met enfin en route pour Gisenyi, sur les bords du lac Kivu.
On pense être bon dans le timing quand on s’aperçoit que l’horloge de la voiture est dérèglée … La nuit est en train de tomber et il va falloir se débrouiller pour trouver dans le noir le Inzu Lodge où on campe ce soir. On est presque devenu des spécialistes des arrivées nocturnes alors même pas peur !
On se perd un peu en ville et on finit par trouver la direction de Bralirwa. On sait maintenant qu’il faut tourner à gauche quelque part au niveau de la pancarte indiquant la direction du lodge. Mais avec la nuit, elle n’est pas facile à repérer. Une chance, on finit par distinguer un morceau du logo à une sorte de rond point.
On s’arrête pour vérifier le sens de la flèche. Un homme s’approche pour nous demander si on a besoin d’aide. On lui explique qu’on recherche le Inzu lodge. Il confirme la direction qu’on s’apprêtait à prendre mais ne pense pas qu’on puisse passer à cause de l’armée qui occupe la route. Euh ? Du coup, le voilà qui part en courant devant notre voiture pour nous accompagner ! On arrive plus à l’arrêter … et il court, il court … jusqu’à la porte du lodge ! Belle performance :) On ne saura jamais le fin mot de cette histoire de militaires mais on en a effectivement croisé un nombre étonnant …
A notre arrivée au Inzu Lodge, on opte finalement pour le lazy camping et on s’installe dans l’une des 2 grandes tentes. On boit juste un verre et on file au lit après avoir essayé d’attraper le petit chat … Rôô, ça nous avait manqué ça ![/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]
Bonjour! L’endroit où vous avez dormi à Bralirwa semble super! Puis-je avoir le contact svp? Merci!
Bonjour Cynthia ! Il s’agit du Inzu Lodge, tu trouveras toutes les infos sur leur site. Merci d’être passée par ici :)