Réveillé par le bruit surprenant d’un truc qui broute à côté de la tente, on se lève à l’aube alors que la brume recouvre encore les collines de l’Akagera. De nombreux « brouteurs » sont effectivement là, autour de notre camp, parmi lesquels un damalisque limite offusqué qu’on se soit installé sur son petit-déjeuner :)
La journée ne démarre pas comme d’habitude. Au lieu d’avaler un café rapidement et de partir sur les pistes, la « moitié d’entre nous » décide de faire une lessive … Oui, avec seulement 10 litres d’eau. On aime les défis, nous … et pis tant pis pour mes cheveux, hein … ;-)
On étend les vêtements bien à l’abri de la pluie sous le toit de chaume de l’abri à pique-nique. Puis, on prépare la voiture en s’apercevant une fois encore que les blattes ont très bien résisté à notre dernière offensive. D’ailleurs, comme pour nous narguer, elles se promènent même dans le sachet où est rangé l’insecticide ! Cette fois, c’en est trop : on déclare officiellement la blatte pire que la tsé-tsé ! 3 semaines qu’on observe ces insectes sans jamais avoir trouvé le moindre argument en leur faveur … Les tsé-tsés, elles, ont au moins joué un rôle dans la création de certains parcs nationaux, on n’a jamais entendu pareille histoire sur des blattes. Fin du débat :)
On prend la route vers le nord avec l’objectif de rejoindre les bords du lac de Rwanyakazinga et les plaines qui nous ont été conseillées hier et dans lesquelles vivent de nombreux herbivores. Se diriger dans le parc est assez facile grâce aux intersections numérotées. Dans un premier temps, on joue donc dans l’ordre les numéros 35, 26 et 27.
En avançant, on en apprend un peu plus sur l’histoire de ce parc fondé en 1934. L’Akagera est aujourd’hui la seule savane protégée du Rwanda. D’une superficie étonnamment importante à l’échelle du pays, le parc fut amputé de 2500 km2 (soit 10% de la superficie du Rwanda !) face à la pression démographique engendrée par le retour des réfugiés dans les années 90.
Cette réduction considérable a nécessairement entrainé une perte sérieuse de la biodiversité. C’est pourquoi le parc nécessite aujourd’hui une reconstruction de sa faune et c’est ainsi que les animaux qui vivaient ici auparavant, naturellement ou non, sont réintroduits petit à petit.
On peut alors espérer que les rhinos noirs, introduits en 1957 puis totalement décimés par le braconnage, ou les lions, disparus en raison des conflits avec les fermiers voisins, fassent un jour leur réapparition.
En attendant, les éléphants qui avaient disparu également dans les années 60 sont déjà de retour ainsi que la girafe, introduite en 1986 et comptant à ce jour une centaine d’individus.
Le parc possède sinon une population importante d’antilopes parmi lesquels le damalisque, le cob defassa, l’antilope rouanne, l’impala, l’élan du cap, ainsi que de très nombreux zèbres et buffles. Programme alléchant même si les prédateurs (léopards et hyènes) ne seront sans doute pas de la partie !
Atteindre le point 35 depuis le camp demande déjà une bonne heure (voire 1h30 en cas de rencontres intéressantes) tellement la route est caillouteuse, boueuse, troueuse :) C’est ici qu’on trouve nos premières girafes. La promenade commence plutôt bien !
Alors qu’on approche du lac, on rencontre de plus en plus de zèbres ainsi que des waterbucks et des damalisques, sans compter tous les phaco qui prennent des bains de boue dans les flaques d’eau sur la route.
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On pénètre sur une voie secondaire non indiquée sur le plan pour aller voir de plus près un gros éléphant qu’on aperçoit au loin. Et on a bien fait ! Non seulement on se retrouve à quelques mètres de ce vieux mâle qui avale goulument des papyrus les 4 pattes dans l’eau mais le coin se révèle en plus super joli et très fréquenté.
Derrière nous, on voit les zèbres passer sur la pointe de leur sabot, le regard innocent et tentant de ne pas se faire remarquer. Trop tard, on les a repérés et on les suit sur les bords du lac où ils sont venus étancher leur soif. Là, on découvre plein d’hippopotames entassés avec leurs petits. On a rarement vu les bébés d’aussi près, c’est chouette ! Enfin, attention aux mamans qu’ont pas l’air commode quand même …
Les zèbres nous montrent toujours le chemin et nous conduisent jusqu’à une plaine occupée par les autres membres du troupeau et par quelques waterbucks plutôt étonnés de nous voir sur leur territoire ! On décide de s’arrêter déjeuner. On se sent bien dans le silence de la brousse, avec tous ces animaux autour de nous. Ah tiens, regarde, voilà une antilope rouanne qui arrive ! Marrant ce truc quand même avec son masque et ses oreilles d’âne … Et ce qui est absolument génial à l’Akagera, c’est qu’on est tout seul. Absolument tout seul. Depuis hier, on a croisé personne. Trop bien :)
On remarque un certain nombre d’os qui jonche le sol. On sait qu’il n’y a pas de lion dans le parc mais il semblerait que d’autres prédateurs vivent dans le coin, léopards ou hyènes peut être ? On revient sur la piste principale où on constate aussi la présence d’empreintes félines … Tiens, tiens …
Même si les traces mènent de nouveau sur les bords du lac, on préfère poursuivre vers le nord. Les paysages sont moins jolis mais on trouve plein de waterbucks et d’impalas. L’heure tourne et on se rend compte qu’on n’arrivera pas aux plaines aujourd’hui. On fait demi-tour et on tombe sur notre vieil éléphant de ce matin !
Grâce à notre nouveau plan moins ambitieux, on devrait bientôt atteindre les bords du lac de Mihindi. On reprend par les points 27 et 26 et on poursuit jusqu’au 25. Malheureusement, on ne verra pas d’animaux jusqu’à l’hippo pool où se repose tout juste 2 hippos et 2 crocos. Le ciel est noir et l’orage gronde au loin. On s’arrête un instant. Des buffles arrivent, il va falloir leur céder la place ! Au retour, le parc est plus animé, avec les hippos sortis brouter et avec un immense troupeau de buffles traversant devant nous pour rejoindre le lac.
A 16h, on repart sur le camp. C’est plus rapide que ce matin mais tout aussi difficile sur le tronçon 35/36. On croise un nouveau troupeau de buffles qui nous prend immédiatement pour un prédateur et commence à se positionner en rang pour se défendre. C’est dingue ! On a vu cette technique des dizaines de fois à la télé, surtout entre les buffles et les lions de Savuti au Botswana. Là, c’est nous la cible, va pas falloir trainer ou s’embourber !
Plus loin, on tombe encore des zèbres mais on ne s’en lasse pas de ces petits bagnards qui nous ont guidé toute la journée :)
On arrive quand même avant la nuit à Mutamba. Une belle surprise nous y attend … Nos affaires sont étalées partout dans la terre rouge et dans les herbes hautes : le linge, les casseroles et à peu près tout ce qu’on avait laissé …
Première réaction facile : on accuse les babouins. Mais après une enquête plus précise, on dirait plutôt qu’il y a eu un grand coup de vent. Et une pluie diluvienne ! L’orage qu’on voyait au loin cet après-midi, il serait bien tombé pile poil ici ! Le linge propre n’a plus rien de propre et il ne reste pas assez d’eau pour le laver à nouveau …
Alors qu’on aimerait bien profiter de notre dernière nuit dans la brousse, on ne parvient même pas à allumer le feu avec notre bois humide. Reste plus qu’à se mettre au lit sans chaleur et sans même un petit verre de vin … Gros gros chagrin ;-)[/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]
L’article précise « mis à part les espèces domiciliaires« , je crois qu’on peut considérer nos blattes comme étant domicilaires … super domicilaires même :)
Donc, elles restent pire que les tsé-tsé !
Concernant l’utilité des cafards, j’ai fait qq recherches et ils participent à la fragmentation de la « litière ». Elles grignotent les végétaux morts et réduisent ainsi la taille des morceaux de feuilles ce qui les rend plus facilement utilisables – et donc dégradables – par d’autres organismes plus petits.
C’est pas de moi mais de http://www.insectes.org/insectes/questions-reponses.html?id_quest=172
Ca ne les rend pas plus sympathiques pour autant, mais le débat est relancé avec la tsé tsé :)