A l’aller, Savuti n’est qu’une étape. Nous devons traverser le Chobe et rejoindre Kasane avant ce soir. Le ranger nous indique une piste un peu plus facile jusque Goha Gate via l’aéroport (la région est particulièrement sablonneuse).
Avant de partir, on prend un peu de temps pour se promener au nord du camp. C’est assez désertique mais quelques éléphants sont là. Des oryx, des gnous et des girafes également. On croisera aussi pas mal d’ossements, vestiges des fameuses parties de chasse menées par les lions sur … les éléphants ! C’est une particularité étonnante de Savuti.
Mais pas la seule. La région reste une véritable énigme. A juger des minuscules points d’eau qui existent ici et là, on se demande bien comment toute cette faune fait pour survivre ! Et sans parler des lions et des hyènes qui ont fait la réputation du lieu.
Le mystère réside surtout dans la rivière « fantôme » qui traverse la zone et qui s’assèche brutalement et de façon très irrégulière. La dernière fois où l’eau coula à Savuti remonte à 2000 et ce fut le cas également durant 15 ans de 1967 à 1982. Aujourd’hui, le lit de la rivière forme une piste en attendant que l’eau revienne un jour aussi subitement qu’elle a disparu !
A Goha Gate, on en profite pour bavarder avec le ranger sur la présence des prédateurs. Mauvaise nouvelle, ils ont pris la poudre d’escampette vers le Linyanti. En réfléchissant, c’est assez logique en fait.
A cette époque (saison sèche bien avancée), les zèbres migrent vers le nord pour trouver herbe fraîche et eau. L’équation semble évidente :
Eau = Herbe = Zèbres et autres herbivores = Lions et autres prédateurs
Savuti risque donc d’être légèrement déserté (mais ils restent des éléphants !). Du coup, on envisage un instant de changer nos plans pour passer par le Linyanti mais la route est vraiment mauvaise pour une zone d’observation assez réduite. Pour visiter ce morceau de territoire, il est préférable de passer par les concessions privées qui se partagent son exploitation. Mais ce n’est pas le même budget. On reste finalement sur notre programme initial … en croisant les doigts :o)
Pour l’instant, il faut rouler jusque Kasane et si nous n’arrivons pas trop tard à Ngoma Gate, on pourrait privilégier les pistes qui longent la rivière plutôt que la route goudronnée. A partir de Goha Gate, on sort du parc national pour suivre la route qui traverse les villages de Kachikau, Kavimba et Mabele le long de la réserve forestière. Une nouvelle voie est en construction. On ne sait pas dire si c’est une bonne nouvelle. Surtout lorsqu’on aperçoit le camp chinois qui gère la chantier …
Le trajet se révèle franchement idéal et en 2 heures, nous revoilà aux portes du Chobe, côté River Front. A nous les pistes ! Et quel spectacle : ils sont tous là les zèbres ! Un gigantesque troupeau gambadant dans tous les sens … Et si on suit l’équation citée plus haut, nos prédateurs ne devraient pas être loin non plus.
Cette partie du Chobe est très animée grâce à l’eau qui coule à flot. De gros troupeaux d’éléphants peuplent les abords de la rivière, suivis par les buffles, les impalas, les kudus et les girafes. C’est qu’il y a du monde !
Au gré de nos rencontres avec les autres safaristes, on met la main sur une lionne se reposant à l’ombre des arbres le long de la route principale. Elle n’est pas toute proche mais on est toujours très content de voir un gros chat !
En fin de journée, on arrive au Chobe Safari Lodge pour un retour à la civilisation de 3 jours. On a adoré camper mais on est pas fâché de se faire un bon diner et de dormir dans un vrai lit.[/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]
