Aujourd’hui, on repart pour nos quatre derniers jours de camping partagés entre Ihaha (Chobe River Front) et Savute.
Cette fois, on n’est pas obligé d’attendre le lever du jour pour remballer notre tente et à 6h30 tapante, on arrive à la porte du parc. On est tout content d’être les premiers ce qui amuse pas mal le ranger.
La lumière est assez étrange ce matin. Depuis quelques jours, la zone est plutôt brumeuse ce qui donne une ambiance assez particulière. On longe la rivière et on croise assez rapidement une flopée de vautours agglutinés les uns sur les autres. D’autres habitent les arbres morts aux alentours ce qui rend la scène presque hitchcockienne !
On sillonne toute la zone de Puku Flats à petit pas mais les 4×4 des lodges arrivent déjà en nombre. L’avantage, c’est qu’ils sont vraiment forts pour localiser les félins mais c’est beaucoup moins rigolo que de faire nos propres trouvailles (quand on y arrive). Cela dit, on rechigne pas à s’arrêter devant les lions qu’ils observent au loin.
Plus tard, lorsque toutes les voitures se précipitent sur une piste, on choisit plutôt de les contourner pour ne pas participer à cette concentration humaine. Résultat, nous ne verrons pas le léopard et son petit … Ca nous déçoit un peu sur le moment mais c’est un choix on dira … Une fois seul, on prend le temps de bien chercher les félins dans cette zone où ils ont été vus à plusieurs reprises (une lionne avec des petits notamment) mais il est presque 10h et tout ce petit monde est parti se mettre à l’abri de la chaleur.
On retourne au lodge, avec qui on a négocié un départ à midi, pour un dernier petit déjeuner bien copieux et une douche chaude. On nous a prévenu : à Ihaha, les sanitaires ont été défoncés par les éléphants : pas vraiment de lumière et pas d’eau chaude. Un dernier brin de confort ne fait pas de mal …
On passe également au supermarché à côté pour faire nos courses et on repart sur Chobe. On réexamine la terre à lions très scrupuleusement mais en vain. On poursuit notre route vers l’ancien camping de Serondela qui sert aujourd’hui d’aire de repos. On est stoppé net par un impressionnant troupeau d’éléphants descendant sur la rivière. Même si on reste un instant pour les observer, on sent qu’il ne va pas falloir les déranger longtemps. Ici, les éléphants sont plus nerveux qu’ailleurs et on voudrait pas provoquer leur colère.
On explore différentes pistes, plus dans les terres mais il fait encore très chaud aujourd’hui et on commence à souffrir nous même de la chape de plomb qui s’abat sur le parc. En fin de journée, nous aurons quand même le très grand plaisir de tomber sur une meute de lycaons d’au moins une trentaine d’individus avec les petits qui gigotent dans tous les sens.
On se retrouve vite entouré par les chiens, c’est fantastique. On reste une bonne heure à les observer quand l’un d’entre eux arrive au loin, blessé à la patte arrière. Et là, on se prend une belle leçon de solidarité : les autres membres de la meute lui font la fête et l’accueillent avec un contentement non dissimulé. On a presque le sentiment qu’ils l’attendaient pour repartir. D’ailleurs, tout le monde se lève pour prendre la route et on les suit quelques instants.
On peut voir à quel point l’entraide est une valeur importante chez eux. L’animal blessé peine à suivre le reste du groupe qui se relaie pour l’encourager et l’aider à se relever. Cette scène est réellement très émouvante. On décide de les quitter là et de prendre le chemin du camping.
A notre arrivée, on apprend qu’une voiture occupe déjà notre place. Le ranger nous accompagne pour expliquer le problème et le couple de sud-africains nous accepte volontiers pour voisin. Il faut dire que les places sont toujours très grandes et qu’on ne se marche pas dessus non plus.
On constate par contre que la troupe de babouins qui occupe également les lieux est vraiment impressionnante et qu’il va falloir veiller à nos affaires. Plus tard, on lutte contre un cricket géant (oui, oui, géant) qui a sauté dans la voiture pour notre plus grand bonheur. On tient pas à ce qu’il fasse le reste du voyage avec nous et au bout d’un long combat à base de boite de crackers et de torchon, on finit par gagner la bataille et remettre la bestiole dans son milieu naturel.
On se couche assez fatigué ce soir là. Mais le vent se lève et soufflera fort toute la nuit. C’est presque lugubre. Surtout qu’on a monté la tente à moitié et que ça claque de toute part. Ce sera la nuit la plus difficile de tous le séjour …