On ne l’avait pas tellement prévu au départ mais ne pas visiter l’ancien Karisoke Research Center dans le parc national des Volcans manquerait cruellement à notre voyage.
C’est ici que Dian Fossey a passé 18 années à étudier les gorilles et où elle a été enterrée après son assassinat en 1985. C’est aussi ici que l’histoire pour la protection des gorilles a continué jusqu’en 1993 grâce au Fossey Gorilla Fund International.
Karisoke est né en 1967 de la contraction de Karisimbi et Bisoke, du nom des 2 volcans situés de part et d’autre du centre. Au départ, seulement quelques tentes avaient été plantées puis de véritables contructions ont vu le jour avant d’être détruites, reconstruites, redétruites suite aux différentes situations de crises qu’a vécu le Rwanda. Aujourd’hui, les activités de recherche se poursuivent directement depuis Musanze.
Les travaux initiées par Dian Fossey dans les Virunga allaient de l’habituation des gorilles à l’identifiaction des individus, l’étude de leur comportement et à la cartographie de leur mouvement. Témoin du braconnage intensif sur les gorilles qu’elle observait, elle créa le concept de conservation active en mettant en place des patrouilles anti-braconnage.
Le centre revêt toujours d’une importance capitale dans la survie des gorilles. Non seulement il bénéficie d’un rayonnement international depuis des décennies mais il est un relais indispensable avec les communautés locales à travers des partenariats, des programmes d’éducation et des projets de santé et de développement.
Surtout, Karisoke a permis d’enregistrer et d’alimenter une base de données regroupant 40 ans d’informations sur le comportement et l’habitat des gorilles. Un véritable trésor pour les scientifiques !
D’ailleurs, les résultats positifs d’une protection et d’un suivi continus sont maintenant mesurables : des quelques 260 gorilles recensés par Dian Fossey à son arrivée, le massif des Virunga compte aujourd’hui environs 480 individus ! C’est presqu’autant que le nombre qui avait été estimé en 1960.
Ca mérite de grimper 7 km à pied à 3000 m d’altitude pour dire merci à celle sans qui tous ceci n’aurait sans doute pas existé :)
Pour se rendre à Karisoke, un guide est obligatoire. Il suffit de réserver la veille auprès de l’ORTPN à Kinigi, ce que nous ferons sans doute en arrivant à Musanze s’il n’est pas trop tard !
Sinon, toute l’histoire de Karisoke est racontée ici. C’est touchant, passionnant et plein d’espoir ! Et ce soir, c’est décidé, je commence la lecture de « Gorilles dans la brume » :)