Inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, Mana Pools est un des nombreux joyaux du Zimbabwe. Son nom évoque les quatre lacs (« mana » signifie 4 en langue shona) principaux formés par le Zambèze. Ici, peu d’infrastructures, la réserve est quasiment 100% nature et finalement peu visitée.

Pour beaucoup d’amateurs de nature africaine, Mana Pools est petit territoire unique et magique puisqu’il est possible d’y pratiquer la marche sans être accompagné d’un guide. Pourtant, on n’y croise pas que des impalas et des babouins ! Tous les animaux d’Afrique Australe sont représentés, à part la girafe mais y compris les lions, léopards, éléphants, buffles pour ne citer que ceux face auxquels on est vulnérable …

A l’intérieur de Mana Pools, il existe en plus une zone isolée toute particulière et qui ne se visite qu’à pied : Chitake Springs. Située au sud du parc, à une cinquantaine de kilomètres du Zambèze, Chitake est un endroit crucial et vital pour les animaux puisque qu’il possède le seul point d’eau du coin en saison sèche. C’est donc le passage obligé pour toute la faune qui se relaie ici jour et nuit. Autant dire qu’on se retrouve très vite plongé dans un reportage du National Geographic dans lequel on observerait des troupeaux d’éléphants, des hordes de buffles … et, pas très loin derrière, la troupe d’une vingtaine de lions dont c’est le territoire !

Jusqu’ici la cohabitation campeur / prédateur avait toujours été harmonieuse à Chitake. On dit que les lions sont habitués à la présence de l’homme et des randonneurs. Mais voilà, en novembre dernier, il y a eu un accident et un safariste sudafricain n’y a pas survécu. Le drame s’est produit à la tombée de la nuit alors que le campeur s’était éloigné pour prendre sa douche. 5 lionnes l’ont attaqué et l’ont mortellement blessé.

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Ca fait froid dans le dos.

On reste persuadé que les accidents avec les lions sont rares et qu’ils ne sont pas un acte gratuit répondant à un besoin de nourriture. L’accident de Mana Pools peut s’expliquer en partie par la nervosité des animaux suite à la remontée du braconnage et de la chasse illégale. A côté de ce phénomène, il ne fait pas de doute que le campeur s’était trop éloigné du camp au mauvais moment de la journée et dans la mauvaise direction.

Néanmoins, d’autres accidents similaires impliquant les populations locales ont eu lieu dans la région et deux touristes ont fait la victime d’un éléphant vers Kariba et d’un buffle à Matusadona.

Ceci nous rappelle à quel point il faut rester vigilant, sérieux et respectueux face à la vie sauvage. Et à bien y réfléchir, on va peut être reconsidérer la question de la randonnée en solitaire … Plus exactement, l’un de nous deux réfléchit à reconsidérer la chose sans une méthode infaillible dans la poche au cas où les 5 lionnes voudraient encore jouer à chat ;-) Décidément, ce nouveau voyage en Afrique est déjà plein de rebondissements !