La mission léopard que nous avons effectuée en septembre dernier s’inscrit dans un programme plus vaste d’étude des léopards sur l’ensemble du Zimbabwe.

Le projet a été lancé conjointement par la Wildlife Conservation Research Unit de l’Université d’Oxford (WildCRU,UK), l’association de protection de la nature Zambezi Society, et l’organe de gestion de la faune et des parcs nationaux du Zimbabwe (zimparks), avec le soutien du programme de financement britanique Darwin Initiative.

Le léopard est un prédateur discret et adaptable vivant aussi bien dans les aires protégées que sur les terres agricoles et dont on ne sait finalement pas grand chose, ni sur sa répartition réelle, ni sur ses habitudes et encore moins sur l’état de sa population qui pourrait être bien plus faible que ce que l’on imaginait jusqu’ici.

Ces animaux représentent un enjeu économique important pour de nombreux pays en Afrique. Ils sont une attraction touristique évidente, mais aussi une espèce phare pour la protection de l’habitat et la chasse au trophée. La gestion durable des populations de léopard pourrait alors contribuer de manière significative à la génération de revenus, à l’amélioration des moyens de subsistance, et à la conservation des habitats naturels dans tous le Zimbabwe.

Il est cependant possible aujourd’hui que la chasse au trophée de léopards au Zimbabwe soit incompatible avec une gestion durable des animaux et qu’elle pourrait menacer la viabilité à long terme de l’espèce, même dans les aires protégées. Le quota annuel des trophées de chasse au Zimbabwe est actuellement fixé à 500 léopards par an, un chiffre qui a rarement, voire jamais, été atteint.

L’étude des léopards au Zimbabwe permettra donc de rationaliser et ajuster les quotas de chasse mais surtout de comprendre l’impact de cette pratique sur le statut de conservation de cette espèce. A terme, il s’agira de mettre en oeuvre une véritable stratégie nationale de gestion des léopards.

C’est dans ce contexte que sont collectées des données partout dans le pays depuis 2006. À la fin 2012, un total de 28 sites a pu ainsi être étudié sur une superficie de 48 123 km2 (soit 12% du pays). 14 400 km de transects ont été menés. Récemment, la Zambezi Society a dévoilé sur son site les premiers résultats de cette grande enquête national en publiant une carte temporaire de la répartition des animaux au Zimbabwe.

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Mais ce n’est pas terminé ! En 2013, neuf autres zones ont été étudiées  :

  • 5 dans le Nord-Ouest du Matabeleland, à savoir la région de Matetsi, le Zambèze NP, les zones de Robins, Shakwanki et Main Camp à Hwange NP (c’est nous, ça !!!),
  • 3 dans le Sud-Est du pays (Malipati, Mahenye et Malilangwe),
  • 1 dans la région centre (Matusadona NP).

Les données des dernières enquêtes sont toujours en cours d’analyse. Une fois ce processus achevé, les résultats seront utilisés pour formuler la fameuse stratégie de gestion des léopards. Et cela devrait être mis en place en début d’année prochaine !